Je vous fais le pitch
Alastair Reynolds est un écrivain de science-fiction, le plus souvent entre hard-SF et Space Opera… et, pourtant, l’action d’Éversion commence au début du XIXe siècle, sur une goélette explorant les côtes de la Norvège. Bref, cela ressemble plus à du Jules Verne qu’à du Alastair Reynolds.
Le héros du roman se nomme Silas Coade. Il est médecin à bord du Demeter, la fameuse goélette. On fait rapidement sa connaissance, puis celles des autres passagers, une galerie de personnages particulièrement hétéroclites : Van Vught, le capitaine néerlandais, Topolsky le riche affréteur russe de cette expédition, Ramos un colonel de l‘armée mexicaine, Dupin le mathématicien surmené et la pénible Ada Cossile… On en apprends également plus sur le but de cette expédition : découvrir une ouverture menant à un mystérieux édifice logé dans un fjord.
Cette introduction est déroutante, mais à ce moment de ma lecture j’étais effectivement dérouté… tout cela était bien mystérieux et bien obscur. Il m‘est Impossible de vous en dire plus sans vous gâcher les surprises qui vous attendent à la lecture du roman, et les ressorts qui en font tout l’intérêt… donc je vais me contenter de vous rassurer et de vous conseiller de lire ce roman…
et de cacher la suite de ce billet !
À peine cette situation installée… l‘édifice s‘écroule ! Silas Coade meurt tragiquement alors que la Goélette a trouvé l’ouverture et tente d’accéder au fjord.
Allons bon, comment le narrateur peut-il mourir ? Si tôt dans le roman ? Quand j’en fut là, ma perplexité grandit encore… d’autant que le narrateur du chapitre suivant est toujours… Silas Coade. Il n’est plus en Norvège mais s’approche du Pôle Sud, il n’est plus sur une goélette mais sur un navire à vapeur… dont l‘équipage est pourtant constitué des mêmes personnes.
Plusieurs fois (je ne vous dirais pas combien, ce serait cruel), des histoires similaires vont s’enchainer, comme des échos de cette première histoire, avec quelques fluctuations quant à l’époque, au navire, à sa localisation et aux évènements auxquels sont confrontés nos protagonistes.
Je vous donne mon avis
Alastair Reynolds s’amuse à brouiller les cartes, mais une fois embarqué dans le récit on ne peut que le remercier car c’est tout sauf artificiel. Il ne s’amuse pas aux dépends du lecteur mais au bénéfice d’un roman étonnant qui questionne la notion d’humanité et qui, d’un roman qui aurait dû être de la science-fiction et qui commence par un roman d’aventure, construit finalement un OLNI touchant et prenant.