Au début du roman, Nell Young apprends la mort de son père, avec qui elle était brouillée depuis des années. Elle est donc orpheline puisqu’encore enfant, elle avait déjà perdu sa mère dans un tragique incendie.
De ses 2 parents, elle a hérité d’une passion pour la cartographie… mais le Dr Young était conservateur à la New York Public Library alors que la carrière de sa fille s’est arrêtée brutalement, voici 7 ans, presque aussi vite qu’elle n’avait commencée, à cause de son père, alors qu’elle était stagiaire à la NYPL.
En fouillant dans ses affaires, elle découvre une vieille carte routière, à priori insignifiante pour tout le monde… mais pas pour Nell car cette carte était la cause de l’incident du « carton à jeter » qui avait provoqué entre Nell et son père une dispute homérique et, in fine, son renvoi, leur brouille et la rupture complète de leurs relations.
Nell va enquêter et, peu à peu, découvrir les secrets de cette carte et, par extension, ceux de son père et des « Cartographes », ce groupe d’amis formé lorsqu’ils étaient étudiants, et dont sa mère était le centre incontesté.
« Les cartographes » est un thriller fantastique… mais le genre « thriller fantastique » hein, car c’est loin d’être un fantastique thriller. Certains le comparent à Stephen King (quand ils sont américains), d’autres à Arturo Perez-Reverte (quand ils sont américains) mais je n’irais certainement pas jusque-là. Il est assez classique dans sa construction… mais décevant sur la forme. Je m’explique.
Sur la forme… j’ai eu beaucoup de mal. Les situations sont confuses, les personnages sont fades, on n’y croit pas une seconde. Leurs caractères sont à peine esquissés, ils sont censés avoir été un groupe d’amis particulièrement soudé pendant leurs études, et pourtant on ne comprend vraiment pas ce qui pouvait les rapprocher et comment ils fonctionnent. Pire, la moitié du temps, on ne comprends pas quelles sont leurs motivations. Et ce n’est pas mieux avec les protagonistes contemporains. On croirait plus volontiers à la réalité de la partie fantastique de l’intrigue qu’à l’existence des personnages.
C’est dommage car, sur le fonds, le sujet est passionnant. Le rapport entre la carte et le territoire est un sujet qui, bien abordé, aurait pu être une vraie mine d’or. J’ai découvert la notion de « campement fantôme », ces « fausses » indications sur des cartes , des erreurs intentionelles qui permettaient de s’assurer que vos concurrents ne venaient pas voler vos données. On aurait pu en tirer tellement mieux que ce roman.
La quatrième donnait envie, les critiques donnaient envie…. Mais j’ai été déçu. C’est une lecture au mieux divertissante, mais certainement dispensable.