Avec “Number 11”, Jonathan Coe nous livre un roman que les britanniques qualifient de “state-of-the-nation novel”, c’est à dire un état des lieux de l’Angleterre (post-Blair).
Le roman est découpé en 5 tableaux hétérogènes. Seuls 2 fils rouges nous guident, Rachel et Alison, tout à tour personnages principaux ou secondaires, qu’on suivra de la fin de l’enfance et à l’âge adulte.
Chaque tableau est prétexte à réflexion, voire critique, sur quelques grands thèmes actuels :
- l’écart croisant entre deux angleterres qui cohabitent sans vraiment se croiser,
- la crise financière qui touche les plus pauvres sans jamais inquiéter les plus riches
- les coupes budgétaires dans les dépenses publiques qui sapent le lien social, entraînent réduction horaires voire fermetures des services publiques et paupérisation de la classe moyenne,
- l’optimisation fiscale qui touche à l’indécence,
- la démesure d’une classe d’ultra-riches qui frise la démence.
- la montée de la presse populiste,
- la télé-réalité et ses dérives,
- les réseaux sociaux…
Une critique acerbe et sans complaisance (mais finalement assez juste), un roman mordant et un humour corrosif. À lire.
Retrouvez également la critique de Le cœur de l’Angleterre du même auteur.
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